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lundi 30 mai 2011

Notre cinéma

On ne dira jamais assez haut l'intérêt et l'importance que peut présenter le cinéma dans l'apprentissage d'une langue. À tous les niveaux, voir des films dans la langue objet d'étude est un exercice hautement recommandable et en outre agréable et divertissant. Quelques élèves du diablogueur nous présentent leur film coup de coeur de cette année.

Changement d'adresse (2006)

Dans cette comédie romantique, il y a un héros (David) et une héroïne (Anne). Il cherche un appartement et il tombe sur Anne. Ils sont un peu particuliers car ils commencent à s'aimer mais ils ne veulent pas le reconnaître. Chacun a d'ailleurs quelqu'un dans sa vie: David, une adolescente,  et Anne, un ex. Quand David lui annonce qu'il veut quitter l'appartement, elle lui avoue qu'elle est tombée amoureuse de lui. Alors il lui propose de vivre en concubinage et elle répond: "Ouuuuui !!!" Dans ce film français d'Emmanuel Mouret, les dialogues sont brillants et l'histoire un peu compliquée à cause des personnages qui ne se rendent pas compte qu'ils s'aiment. Si tu aimes les comédies romantiques, ce film t'accrochera.
(Elena Seoane 1ère NI)

Elle s'appelait Sarah (2010)


Ce film réalisé par Gilles Paquet-Brenner et basé sur un roman de Tatiana de Rosnay raconte l'histoire d'une journaliste américaine installée en France depuis vingt ans et qui prépare un article sur l'épisode de la rafle du Vélodrome d'Hiver. Son chemin croise celui de Sarah, une femme qui avait 10 ans en 1942 et les deux destins vont se mêler pour révéler un secret. J'ai beaucoup aimé ce film. C'est une histoire simple et bouleversante qui relate la rafle du Vel'd'Hiv, un épisode de l'histoire de France que je ne connaissais pas. Ce film qui mêle le genre historique et le drame intimiste montre l'horreur de la déportation des Juifs et ses conséquences. Je crois qu'il ne faut ni minimiser ni oublier la vérité et ce film nous y aide. Vous devez le voir (avec des mouchoirs).
(María-José Delgado 1ère NI)



Un long dimanche de fiançailles (2004)

C’est un film de Jean-Pierre Jeunet, le réalisateur de "Delicatessen"et “Le fabuleux destin d’Amélie Poulain" .  Les trois films sont pleins de magie, de personages  surréalistes et d'humour aussi, malgré la toile de fond du film que je vous présente la 1ère Guerre mondiale. Ce film est l'adaptation d'un roman de Sébastien Japrisot et raconte les péripéties que doit traverser Mathilde, l’héroïne pour  retrouver son fiancé qui est parti à la guerre et qui a été condamné à mort avec quatre autres copains.Selon les autorités militaires (Manech, son fiancé) est mort et son corps a disparu mais Mathilde croit fermement en son intuition qui lui dit que Manech est en vie.Le film nous montre l’inutilité et l’absurde de toutes les guerres et que, malgré tout, on ne doit jamais perdre espoir. La photographie est superbe et les paysages aussi (le film a été tourné en Bretagne et en Corse notamment). Je soulignerais aussi, outre la photographie, la magie et l'humour du film  et  aussi le jeu d'Audrey Tatou et de Dominique Pinon (l'oncle de Mathilde). Par contre je crois que le film  est un peu long...mais le titre nous previent! Il y a un autre film que j'adore et que je ne peux que vous recommander, c'est " Himalaya, l'enfance d'un chef",  un film de Éric Valli, produit par Jacques Perrin, le réalisateur de "Le peuple migrateur" que j'aime bien aussi. Ce sont des films moins connus, mais tout deux superbes. "L'enfance d'un chef" raconte l'épopée du peuple tibétain, qui doit traverser chaque année la Route du Sel pour survivre. C'est une histoire charmante et pleine de sagesse, et avec une photographie superbe. À bientôt et bon cinéma!!
(Margot Álvarez 1ère NI)



lundi 23 mai 2011

Cannes 2011

Le 64ème Festival de Cannes vient de se clôturer et le palmarès de cette édtion 2011 vient de tomber. Le pauvre Pedro Almodovar est encore reparti bredouille cette année puisque c'est une palme plutôt controversée qui a été décernée par le Jury qu'a présidé cette année le grand Robert de Niro. Les applaudissements polis mais peu enthousiastes au moment de la remise des prix pour la palme ont contrasté avec les habituelles "standing ovation" de circonstance. C'est le vétéran Terrence Malick (63 ans) qui s'est vu décerné le prix le plus convoité pour un cinquième film (en 40 ans!) très personnel. Les frères Dardenne quant à eux ont obtenu le Grand Prix du Jury et réussissent un tour de force exceptionnel c'est-à-dire cinq films présentés à Cannes .... cinq prix dont deux Palmes d'Or pour "Rosetta" (1999) et "L'enfant" (2005). À faire pâlir de jalousie notre Almodovar national. Les deux Prix d'interprétation vont également faire causer les gazettes surtout celui de Jean Dujardin, un acteur catalogué populaire, l'héritier direct du grand Belmondo à qui un hommage émouvant a été rendu cette année. L'ascension de Jean Dujardin est assez impressionnante qui en moins de 10 ans atteint le firmament avec ce prix. Autour de ce jeune premier, on flaire déjà un arôme hollywoodien. Quant à Kirsten Dunst, sa prestation est, paraît-il, plus qu’honorable en dépressive hystérique mais on se demande quel aurait été le palmarès si Lars von Trier n’avait pas déraillé en direct lors de sa conférence de presse avec son inexplicable éloge du nazisme. En gros, le palmarès déçoit un peu, bien en-deçà des promesses que la sélection officielle avait fait présager et malgré la joie ressentie par beaucoup de cinéphiles et d'amateurs (dont moi) avec le Prix de la mise en scène remis au jeune cinéaste danois Nicolas Winding Refn.
 

Palme d'Or : "The Tree of Life", de Terrence Malick

Grand Prix du jury : "Le Gamin au vélo", des frères Dardenne (France) et "Once Upon a Time in Anatolia", de Nuri Bilge Ceylan (Turquie).
Prix d'interprétation masculine : Jean Dujardin, pour le film français "The Artist" de Michel Hazanavicius
Prix de la mise en scène : Nicolas Winding Refn, pour le film américain "Drive"
Prix d'interprétation féminine : Kirsten Dunst pour "Melancholia", de Lars Von Trier
Prix du scénario : "Footnote", de Joseph Cedar (Israël)
Prix du Jury : "Polisse", de Maïwenn Le Besco, avec notamment Karin Viard et Marina Foïs
Caméra d'or : "Las acacias", de Pablo Giorgelli (Argentine/Espagne)
Palme d'or du court-métrage : "Cross", de Maryna Vroda (France/Ukraine)





jeudi 19 mai 2011

Les bobos



Il y quelque temps un collègue me posait à brûle-pourpoint la question suivante: "C'est quoi, un bobo?" Tout en me grattant le cuir chevelu, je lui répondis d'un façon aussi évasive que peu convaincante. Lui-même n'avait pas trouvé une définition claire et pour cause le mot n'apparaît pas dans les dicos hormis sous l'acception "douleur physique, petite plaie ou blessure" qui appartient au langage enfantin. Il ne restait plus qu'à se vouer à notre sacro-sainte Toile et après plusieurs semaines de recherche minutieuse, voici mes conclusions. L'origine du mot est bien plus certaine que la définition. Ce terme a été inventé en 2000 par un journaliste américain David Brooks et est la contraction de bourgeois-bohème. Il désignerait un groupe social bien particulier, une sorte d'évolution du yuppie des années 80. Arrivée en France, cette expression est également utilisée pour se référer à un groupe social. Lequel? C'est là que ça se complique! Voici tout de même quelques pistes (sous toutes réserves). Le bobo est surtout citadin, son habitat naturel, c'est Paris et plutôt les quartiers branchés (par exemple, le XXème). Mais on peut en trouver également dans les villes de province et même à l'étranger. Il appartient à une catégorie sociale aisée, de profession intellectuelle ou créative. Il est plutôt de gauche (parfois de droite mais alors pas traditionnelle), branché (surtout pour la culture et les loisirs). Finalement comme il est aussi très politiquement correct, il est tout ce qu'il faut être de nos jours, à savoir tolérant (surtout pas raciste), écolo(giste) et mangeur de bio (mais en même temps consumériste), altermondialiste (mais pas du tout mai 68) plutôt du genre décontracté voire même conformiste. Mais réellement un bobo, ça ressemble à quoi? Pour un oeil non averti, ce n'est pas gagner d'avance car cela peut aller du look grunge-clodo griffé (genre Johnny Depp) au style hippie-champêtre-Chanel (à la Vanessa Paradis). Selon tous les spécialistes, c'est le couple bobo par excellence. Pour terminer, on peut ajouter que les bobos n'ont pas très bonne presse, ils seraient même plutôt détestés voire malmenés par le restant des mortels (finalement le nom leur sied à merveille). Je vous propose deux exemples de propos peu élogieux à leur encontre. Un article publié sur un blog que vous trouverez ici et une chanson de Renaud sur l'album "Rouge sang" (2006). En bonus, une enquête réalisée dans un des quartiers les plus bobos de Paris. Finalement tout bien réfléchi, ne serions-nous pas tous un peu bobos sur les bords?



Renaud - Les Bobos por emimusicfrance

Les bobos

On les appelle bourgeois-bohêmes
Ou bien bobos pour les intimes
Dans les chanson d'Vincent Delerm
On les retrouve à chaque rime
Ils sont une nouvelle classe
Après les bourges et les prolos
Pas loin des beaufs, quoique plus classe
Je vais vous en dresser le tableau
Sont un peu artistes c’est déjà ça
Mais leur passion c'est leur boulot
Dans l’informatique, les médias
Sont fiers d'payer beaucoup d'impôts


Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos


Ils vivent dans les beaux quartiers
Ou en banlieue mais dans un loft
Ateliers d’artistes branchés,
Bien plus tendance que l'avenue Foch
Ont des enfants bien élevés,
Qui ont lu le Petit Prince à 6 ans
Qui vont dans des écoles privées
Privées de racaille, je me comprends

Ils fument un joint de temps en temps,
Font leurs courses dans les marchés bios
Roulent en 4x4, mais l’plus souvent,
Préfèrent s’déplacer à vélo


Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos


Ils lisent Houellebecq ou Philippe Djian,
Les Inrocks et Télérama,
Leur livre de chevet c’est Cioran
Près du catalogue Ikea.
Ils aiment les restos japonais et le cinéma coréen
Passent leurs vacances au Cap Ferret
La Côte d'Azur, franchement ça craint
Ils regardent surtout ARTE
Canal plus, c’est pour les blaireaux
Sauf pour les matchs du PSG
Et d’temps en temps un p'tit porno


Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos


Ils écoutent sur leur chaîne hi-fi
France-info toute la journée
Alain Bashung, Françoise Hardy
Et forcément Gérard Manset
Ils aiment Desproges sans même savoir
Que Desproges les détestait
Bedos et Jean-Marie Bigard,
Même s’ils ont honte de l’avouer
Ils aiment Jack Lang et Sarkozy
Mais votent toujours Écolo
Ils adorent le Maire de Paris,
Ardisson et son pote Marco


Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos


La femme se fringue chez Diesel
Lui c'est Armani ou Kenzo
Pour leur cachemire toujours nickel
Zadig & Voltaire je dis bravo
Ils fréquentent beaucoup les musées,
Les galeries d'art, les vieux bistrots
Boivent de la manzana glacée

En écoutant Manu chao
Ma plume est un peu assassine
Pour ces gens que je n'aime pas trop
Par certains côtés, j'imagine…
Que j'fais aussi partie du lot


Les bobos, les bobos
Les bobos, les bobos



To be bobo or not to be bobo por gambettavillage

mardi 10 mai 2011

La belle mort de Félix Faure

Il y a des moments où l'histoire et l'anecdote se croisent de manière singulière. C'est ce qui arriva à Félix Faure, élu Président de la République française en 1895 et qui mourut en 1899 dans le palais présidentiel .... et dans les bras de sa maîtresse. On peut imaginer le bruit que put faire à l'époque cette fin inespérée et dramatique. Dans les annales historico-politico-people, je ne vois guère que l'épisode Clinton-Lewinsky dans le bureau ovale de la Maison Blanche qui puisse être comparable même si le dénouement fut moins tragique hormis pour la santé du couple Clinton. À peu près cent ans séparent ces deux faits divers qui ont en commun le même type de prouesses buccales (aux dires des mauvaises langues) qui se soldèrent pour le pauvre Félix Faure  par une très embarrassante épectase (décès pendant l'orgasme). Ces ragots malveillants ont valu à la malheureuse dame, une certaine Marguerite Steinheil, le surnom de "Pompe funèbre". Quant au président polisson, il écopa aussi de son chapelet de plaisanteries dont la plus célèbre fut celle que lui dédia un adversaire politique (Clémenceau): "Il voulait être César, il ne fut que Pompée". En effet, celui que l'on avait surnommé le "Président Soleil", avait la réputation de se soucier davantage de son apparence et de ses fastes que de son oeuvre politique. Vous pouvez retrouver tous ces personnages dans le téléfilm "La maîtresse du Président" produit pour France 3 en 2009 et disponible dans notre bibliothèque (EOI Avilés). Récemment le très espiègle chanteur Thomas Fersen a eu l'excellente idée de consacrer une chanson à M. Faure dans son dernier album qui s'intitule comme par hasard "Je suis au paradis". Voici les paroles et une version live de la chanson "Félix".




Félix
Je suis centenaire et je suis encore vert
Pour l’amour y a pas d’âge et je suis prêt pour le mariage
J’ai l’âge d’être grand-père et même arrière-grand-père
Je fais semblant d’être sourd, mais je suis prêt pour l’amour

Je jouis, je jouis, je jouis, c’est inouï
Je jouis, je jouis, je jouis

Je suis centenaire, mes dents sont dans un verre
Voyons qu'est-ce que je vais prendre, la viande si elle est tendre
La viande avec des frites ainsi qu’une douzaine d’huîtres
Une bouteille de Pomerol et des profiteroles

Je jouis, je jouis, j’en suis tout ébloui
Je jouis, je jouis, je jouis

Je suis centenaire, mais je suis encore vert
J’ai l’âge d’être arrière, arrière, arrière, arrière
Mon fils est un vieux schnoque, ma fille est une vieille bique
Quand je l’embrasse, elle pique, y en a marre des vioques

Je jouis, je jouis quand j’entendrai le glas oui
Je jouirai encore, je veux mourir comme Félix Faure

mercredi 4 mai 2011

Gainsbourg (5)

Pour finir en beauté  notre hommage diabloguant  à Gainsbourg, je vous propose d'écouter deux de mes chansons préférées de "l'homme à la gitane" qu'il a écrites pour le grand amour de sa vie, Jane Birkin et qui me donnent inmanquablement la chair de poule. "Les dessous chics" et "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" figurent sur l'album "Baby alone in Babylone" publié en 1983 et qui est sans doute le plus bel album que Gainsbourg ait écrit pour un(e) autre artiste. Les versions live de ces morceaux que je vous propose d'écouter sont remplies d'émotion car Serge savait aussi se montrer sensible, romantique voire même mélancolique. Il s'agit de Jane Birkin au Bataclan en 1987 et de Gainsbourg au Zénith en 1989 dans une des dernières interprétations de sa dernière tournée... En espérant que Gainsbourg aura su vous toucher, vous pourrez le retrouver dans les prochains jours à la bibliothèque (de l'EOI d'Avilés) pour une petite exposition. Voici donc le grand Serge au sommet de son art. 




Jane birkin "fuir le bonheur de peur qu'il ne... por GERARDSERGE

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Que le ciel azuré ne vire au mauve
Penser ou passer à autre chose vaudrait mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Comme une petite souris dans un coin d'alcôve
Apercevoir le bout de sa queue rose
Ses yeux fiévreux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Avoir parfois envie de crier sauve
Qui peut savoir jusqu'au fond des choses
Est malheureux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above radieux
Croire aux cieux croire aux dieux
Même quand tout nous semble odieux
Que notre coeur est mis à sang et à feu

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Dis-moi que tu m'aimes encore si tu l'oses
J'aimerais que tu trouves autre chose de mieux
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve
Se dire qu'il y a over the rainbow
Toujours plus haut le soleil above radieux




Les dessous chics
Les dessous chics
C'est ne rien dévoiler du tout
Se dire que lorsqu'on est à bout
C'est tabou
Les dessous chics
C'est une jarretelle qui claque
Dans la tête comme une paire de claques
Les dessous chics
Ce sont des contrats résiliés
Qui comme des bas résillés
Ont filé
Les dessous chics
C'est la pudeur des sentiments
Maquillés outrageusement
Rouge sang
Les dessous chics
C'est se garder au fond de soi
Fragile comme un bas de soie
Les dessous chics
C'est des dentelles et des rubans
D'amertume sur un paravent
Désolant
Les dessous chics
Ce serait comme un talon aiguille
Qui transpercerait le cœur des filles...