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jeudi 9 juin 2011

Le bilingue parfait

Tous les médias se sont fait l'écho aujourd'hui de la disparition de Jorge Semprún et cela des deux côtés des Pyrénées car il était tellement lié aux deux pays qu'il est difficile dans son cas de dire s'il était plus espagnol que français ou l'inverse. La liste des Espagnols aimés et/ou adoptés par les Français est longue, Picasso, Buñuel, Arrabal, Almodovar ... mais aucun n'a jamais atteint un tel degré d'empathie avec la société française. Jorge Semprún était un exemple de bilinguisme parfait, chose rare quand l'une des deux langues n'est pas maternelle. En effet, difficile de dire (en l'écoutant) s'il parlait mieux le français ou l'espagnol. En tout cas, il a démontré tout au long de sa carrière une extraordinaire connaissance de la culture et de la langue française qui lui a permis d'écrire la plupart de ses livres dans la langue de Voltaire et qui lui aurait ouvert les portes de l'Académie française s'il n'avait pas décidé de conserver la nationalité espagnole. Voilà un auteur espagnol qu'il faut lire en français et dont je conseillerais deux ouvrages "L'écriture ou la vie" (1994) et "Adieu, vive clarté" (1998). Mais laissons plutôt la parole à l'écrivain dans un des ses passages à l'émission "Apostrophes" de Bernard Pivot dans laquelle il nous explique pourquoi il écrit en français.

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1 commentaire:

  1. Il me semble que la langue espagnole est plutôt victime que coupable des défauts de style de certains auteurs qui écrivent/ont écrit en espagnol, notamment la grandiloquence. Cela ne rabaisse pas la valeur de la langue espagnole pour autant mais bien au contraire : la langue espagnole est tellement riche, complexe et pleine de nuances et registres que seulement les plus grands écrivains arrivent à la maîtriser complètement sans tomber dans la pédanterie. Jorge Semprún a été assez intelligent pour s’en rendre compte tout de suite et faire son choix en conséquence.

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