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jeudi 21 juin 2012

Chez Castorama




"Chez Casto,
 Y'a tout ce qu'il faut
Outils et matériaux
Casto Casto Castorama
La qualité Castorama"

Tous les Français(e)s de plus de 40 ans connaissent ce slogan dont la ritournelle insistante sonnait à la radio et à la télé dans les années 80 et 90. Nous changeons d'enseigne mais pas de rayon, toujours le bricolage. Dans notre région, nous connaissons davantage Leroy Merlin, en France, c'est sans doute Castorama la plus populaire des grandes surfaces du bricolage. Depuis sa naissance en 1969, elle tient le haut du pavé dans le secteur avec ses quelque 101 magasins répartis dans toute la France. Castorama et ses concurrents ont sans doute fait beaucoup de mal à toutes les petites quincailleries de quartier qui ont fait le bonheur de nos aïeuls, maintenant il faut se débrouiller tout seuls dans les longs et tristes couloirs de chez Casto et compagnie. Histoire de pratiquer un peu le vocabulaire du bricolage et de rigoler un peu sur le sujet, regardez le sketch de l'humoriste lyonnais Sellig. Ça vous rappellera peut-être des souvenirs ... mais avant de rire une petite page de publicité ...












Pour les débutants, les durs d'oreille ou les minutieux, voici le texte intégral du sketch et quelques explications de mots (en rouge les mots familiers) ...


L’autre jour avec ma femme on a décidé de faire des travaux à la maison. Alors on s’est dit: “Tiens, avec les enfants on va aller chez Casto.” Puisque chez Casto …… il y a tout ce qu’il faut. Oh putain, ça marche la pub. C’est vrai, chez Casto, il y a tout ce qu’il faut mais surtout ….  il y a tout ce qu’il ne faut pas. Chez Casto, c’est trop, il y a trop tout ce qu’il faut. C’est un bordel! Il y en a partout! Tu ne trouves jamais rien! Ce n’est pas vrai? Oui!! Attends, une fois je cherchais des serrures, j’ai été vers les poignées, les verrous et je ne trouvais pas. Je demande au vendeur : « Excusez-moi, monsieur, les serrures, elles sont où, s’il vous plaît ? » Il me dit: « Monsieur, les serrures on les met au rayon boulons.» C’est logique! Je lui dis: « Alors les ampoules électriques, vous les mettez au rayon moquettes.» Il m’a dit: « Exactement.». Je n’ai pas compris mais ce n’est pas grave. Donc on arrive chez Casto avec ma femme et mes enfants. Dans l’entrée du magasin, je leur ai distribué des sifflets à tout le monde. Dispersion générale ! Oui, c’est une technique que j’ai inventée. Tout le monde s’arrache dans tous les sens (avec un sifflet, le premier qui trouve les pinceaux. (sifflement)
Hop! Tu gagnes un temps incroyable et tu ne niques pas ton forfait. Tu es où ? Tu es où ? Tu es où ? Moi, j’avais le reste du magasin à faire, ça faisait deux minutes que je marchais. Coup de sifflet à droite, c’est bon, deux minutes. Je vais par là, coup de sifflet à gauche. Oh merde, les salopards, ils ont séparé les pinceaux et les rouleaux ! Exprès pour faire chier. Ça ne fait rien. Je continue sur mon idée, j’entame les perceuses, je finis les ponceuses. J’arrive au coin des ponceuses. Qui c’est que je ne vois pas, à l’angle du rayon … Oh putain, Bobby le Barbare ! Il cherche un détachant pour les murs que j’avais foutu sur son club. Je suis passé comme une ablette. Enfin, une belle ablette déjà, tu vois. J’esquive l’Américain, j’arrive au rayon peintures. Et là, mesdames et messieurs, à quoi, six ou huit mètres devant moi, la chance est avec moi, un vendeur libre ! Merci, mon Dieu. Oui mais le problème c’est qu’un autre bricoleur vient de repérer mon vendeur libre et j’espère qu’il ne va pas me niquer. Le temps s’arrête dans Casto. On s’observe tous les trois. Le bricoleur, mauvais joueur, me jette un tournevis. Moi, je l’esquive, tu sais, genre Matrix. Comme ça, je le fais moins bien, j’ai mal au dos, grave. Heureusement ma fille a tout compris. Elle arrive, elle saute dans le dos du bricoleur, elle balance un coup de sifflet ..... J'ai gagné, il est à moi. Mais attention, mesdames et messieurs, non seulement le mec, il était libre mais il était du bon rayon, Aaaah ! Oui parce que des fois, le vendeur il est libre mais il n’est pas dans le bon rayon. Non, c’est un vendeur factice. Il ne sert à rien. Tout ce qu’il te dit c’est brrrrr ! Je ne sais pas. Vous travaillez là, il me fait brrrr. Le mien était du bon rayon. Je dis : « Monsieur, vous êtes vraiment du rayon peintures ?»  Il me dit: «Monsieur, je suis né avec du white spirit dans une main et un pinceau dans l’autre.» Bon, ça me suffit comme référence à la con. Je suis venu acheter un rouleau à plafond. Un quoi ? Je lui dis : « un rouleau à plafond». Il me dit : «Mais, monsieur, ça ne se fait plus, il faut acheter les nouveaux outils, il faut acheter le rouleau à plafond avec réservoir à dispersion lente .» Oh merde ! Je lui dis : « Mais je ne le connais pas cet outil.» Il me dit : « Mais, monsieur, voilà un outil qui vous change la vie. » Je lui dis : « Ça va plus vite ? » Il me dit : « Je n’ai pas dit qu’il vous l’améliore, j’ai dit qu’il vous la change. » J’ai compris beaucoup plus tard ce qu’il a voulu me dire. Oui parce que avant pour repeindre un plafond, qu’est-ce qu’il faut ? Un escabeau, un seau de peinture et un rouleau. Tu trempes, tu peins. Tu trempes, tu peins. Tu trempes, … Non, attendez, on va prendre une bière d’abord. Quoi, vous n’avez jamais fait de chantier ou quoi ? Moi, oui ! Alors que maintenant, mesdames et messieurs, avec mon rouleau réservoir à dispersion lente, je vous explique comment ça fonctionne. Tu dévisses le manche, tu trempes dans le seau, tu pompes, tu montes, tu peins. Tu dévisses le manche, tu trempes dans le seau, … tu veux une bière ? Non, je n’ai plus le temps. S’il n’y a pas moyen de boire une bière en bricolant, ce n’est plus du bricolage. J’ai optimisé le vendeur. Dites-moi, monsieur, entre nous,  des outils à la con comme ça, vous en avez d’autres. Il m’a dit : « À Casto, on en a des pleins rayons, monsieur, allez suivez-moi ». Et c’est comme ça qu’on est reparti avec tout un chariot de tout ce qu’on n’avait pas besoin. Paf ! On est rentré à la maison et on a attaqué le chantier. Alors s’il y a des bricoleurs ce soir, chantier, c’est le mot juste. Il y en a… On a commencé par la tapisserie. C’était marqué dans le manuel qu’il fallait décoller les vieilles tapisseries des murs avant de coller les neuves et nous avec ma femme, on ne savait pas cette astuce, tu vois. Mais non, quand tu ne bricoles pas… Donc j’ai branché la cyber-décolleuse à pression atmosphérique à gaz qu’il m’a louée l’autre à Casto. J’ai mis la flamme dessous, ça faisait une fumée, j’ai flippé. J’ai dit aux gamins : « Allez vite vous mettre derrière pépé là-bas, c’est plus prudent.» Ça fumait l’enfer, tu sais. J’ai dit à ma femme : « Ben tiens, toi qui aimes les sports extrêmes, vas-y, fais-le ! » Ha Ha Ha ! Oh putain ! Non seulement, mesdames et messieurs, elle a décollé la vieille tapisserie, elle a mangé le placo avec l’humidité de la plaque, elle a bouffé les briques rouges, elle est passée chez le voisin. Ouf ! Moi je gueulais: «Chérie, qu’est-ce que tu fais ?»  «Maintenant que j’ai commencé, je vais jusqu’au bout.» Je n’arrivais pas à arrêter ce truc. Mais comment ça s’arrête ?  Le pépé est sorti de la chambre avec la carabine, il a dit : « Barrez-vous ! Je vais lui mettre un bon coup de douze!» Bang ! Bang !  Pfffouiittt ! 600 euros ! «Hé Pépé, qu’est-ce que tu as fait ?»  Ma femme, elle est revenue de chez le voisin, elle a dit ouf. J’ai dit : « Ce n’est pas moi, c’est Pépé, hein ! »  J’ai dit « Mais qu’est-ce qu’on va faire ? »  Elle m’a dit : « Ne t’énerve pas, tu vas coller toutes les tapisseries neuves sur la vieille, on ne va pas s’emmerder.» J’ai dit : « Moi, ça va.» Le pépé gueulait : « Ouais, c’est quoi ce boulot de salauds, de mon temps on travaillait comme ça ! » On lui a dit : « Pépé, ta gueule ! 600 euros ! Va plutôt nous chercher de la bière, on va manquer.» Pendant ce temps-là, je vais m’occuper de la peinture. Alors la peinture, je l’ai achetée chez Casto, elle existe. Allez voir ! C’est une peinture qui s’appelle…. c’est toujours la même …. une peinture qui s’appelle, mesdames et messieurs, à effet de style. Pour résumé, c’est une peinture… c’est un bordel ! Ah oui oui, attends, je n’invente pas, c’est marqué sur le pot. Je n’invente jamais rien, moi ! Premièrement, bien lessiver les supports à peindre avec une eau à 22 degrés 4 et une lessive non abrasive. Ma femme, elle a dit comme ça : « Ça va, ils sont propres, les supports ». Ensuite appliquer une première fine couche et laisser sécher deux heures, ça, ça va. Appliquer ensuite une seconde fine couche sur la première. Tu sais, des fois que tu ailles la foutre là-bas. Et après, écoutez bien, pour l’effet de style, souffler dessus de bas en haut pendant 20 minutes avec une paille fournie. Pfffff ! 30 mètres carrés ! Ouf ! Je dis à ma femme : « Non, non!» Elle m’a dit : «Non, laisse tomber ! » Elle m’a dit : « Tu sais ce que tu vas faire ! » Je dis : « Je vais chercher de la bière ! » Elle m’a dit : « Arrête la bière ! »  Oh Oh ! Ça va ! Merde ! Elle m’a dit : « Tu vas mettre une couche de peinture épaisse comme ça, en une seule fois, on ne va pas s’emmerder.» Je lui dis : «Moi, ça va ! » Le pépé toujours pareil, «eeh eeh !» «Toi, si tu veux finir comme la décolleuse, continue continue.» Bon, on ne l’a plus entendu. Donc j’ai peint mon mur mais, vous voyez,  j’en avais mis tellement épais, fatalement, ce n’était pas sec, tu vois. Et ce con de chat, il est venu se coller en bas du mur. J’ai tout eu, je n’arrivais pas à l’enlever. (Cris de chat)  Uf ! Ça n’a pas arrêté. Le pépé : « Barrez-vous, je vais vous économiser le véto. J’ai dit : « Arrête pépé, il est tout neuf le chat, baisse le flingue ». Tu sais ce qu’on va faire, on va l’arracher du mur comme un scotch. Ça fera un chat égyptien d’un côté, il n’y en a pas. Ah ! Ah ! Ah ! Attends, je lui ai sauvé la vie au chat, moi. Enfin. Bon. Bref. Une fois qu’on a eu arraché le chat du mur, il a fallu camoufler tous les poils. Ça faisait fourrure. Ouais et ce n’est pas le style de la maison, la fourrure, croyez-moi. Qu’est-ce que j’ai fait ? Je suis retourné chez Casto. Oh Putain, le vendeur, le même que tout à l’heure avec ce que j’avais lâché, il m’a vu arriver et il a fait Haaaaaaa ! Moi j’ai fait aaaaaaah ! Je suis allé en biais, tu vois. Et alors, je lui explique, moi, ... (je le regarde pas, c’est terrible) ...  je lui explique mon affaire. Il a eu cette phrase que vous avez eu aussi, vous, et il m’a dit comme ça : « J’ai ce qu’il vous faut. » Moi, j’ai dit : «Ah ! Merde !» «Écoutez-moi bien, monsieur, pour camoufler les poils de votre mur.» ( Quoi ? Il n’y a rien là !) « Vous allez appliquer un enduit à l’ancienne d’autrefois.» Hou ! Ça m’a mis un coup. J’ai dit : «Jamais je ne pourrai faire ça!». Il m’a dit : «Mais si, un enfant peut le faire, vous mettez l’enduit, la cire.» Bon, il m’a bien joué de la flûte. Je suis reparti avec mes deux seaux d’enduit à l’ancienne d’autrefois à 153 euros 50 pièce. Mais pour une fois dans ma vie, mesdames et messieurs, je vous dis franchement la vérité, il avait raison le vendeur, j’ai fait un bricolage. Pour une fois, j’ai fait … une grosse merde. Oui mais une grosse merde d’autrefois. Une grosse merde à l’ancienne. Bon, comment dire, un bon crépit de garage dans le salon, tu vois. Toi, tu l’as fait aussi. On a foutu une commode. Après il a fallu dédommager le voisin à cause du mur, on lui avait troué ses briques, il faisait la gueule, merde. Alors avec ma femme,  pour lui faire plaisir, on lui a donné un grand bidon de désherbant sélectif. On n’a pas de jardin mais le bidon, il était trop joli alors on l’a acheté. Et le voisin, il a un petit potager mais le problème, c’est qu’il voit mal, l’ancien, tu sais. Ah oui, le pauvre. Et il a mal lu les doses derrière et il a mis dedans,  il a mis dedans, dans le potager, il a mis à mort. Ce qui fait que le désherbant sélectif, lui, il n’a rien sélectionné du tout. Non, ça a tout fondu, les carottes, les poireaux, les canalisations, tout. Il n’y a plus rien. Maintenant le vieux, il marche avec des bottes HarounTazieff, tu vois. On l’appelle "Terre de feu" dans le patelin. Et attends, il n’avait qu’à lire, merde. Alors quand je fais le compte de la journée qu’on a passé, financièrement parlant. Parce que ... écoutez-moi bien ... entre le matos qu’on acheté chez Casto, les cartouches de douze du vieux… et attends il tire partout, ça fini par faire chier… le vétérinaire pour ce con de chat, la bière …il y a eu une facture terrible … plus et c’est là où je finirais, tous les artisans qui ont déba… « débaroulé » …. à la baraque pour réparer toutes nos conneries. Je vais vous confier un secret, les vendeurs de Leroy Merlin, Bricomarché, Castorama ou autres, ils ont beau te bourrer la caisse que c’est facile comme tout le bricolage, tu vois. Mais quand tu n’as jamais fait …et ben tu n’as jamais fait, quoi.

3 commentaires:

  1. À s’(re)tap ! En tant qu’amatrice (dans les deux sens du mot) des travaux manuels, je me suis tout à fait reconnue dans le récit de Sellig. Les mecs qui bossent dans ce genre de magasin prétendent toujours que c’est vraiment fastoche d’utiliser le dernier produit à la noix (pas de coco). Pourtant l’expérience montre que l’on finit toujours par foutre un bordel pas croyable dans sa baraque !

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  2. j'adore cette boutique !!! article à lire sans modération et bravo pour votre partage. je vais attendre d'autre article de vous ... à la prochaine

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  3. Le petit génie créatif qui a pondu une pub aussi conne pour ces quincailliers devrait passer au rayon tournevis! devinez pourquoi...

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