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dimanche 29 juillet 2012

Roland Magdane


L'été des comiques se poursuit alors que le soleil vient enfin de faire son apparition sur notre belle région et que les Asturiens ont tôt fait de sortir leur maillot de bain, leur crème solaire et leur barbecue. À propos de barbecue, voilà justement un des sketchs du comique que le diablogueur est ravi de vous présenter aujourd'hui. Il s'agit de Roland Magdane, un humoriste encore en activité et qui a eu un succès énorme dans les année 80 et 90. La spécialité de ce bon Magdane, ce sont les sketchs sur la vie quotidienne, sur tous ces petits tracas et mésaventures qui rendent nos existences si excitantes. Quelques-uns de ses sketchs sont restés des classiques du genre comme les 3 sketchs que je vous présente aujourd'hui. Je vous laisse avec la plus célèbre moustache du paysage comique français.




Le barbecue

Imagine. Tu as la chance d'avoir une petite maison avec un petit jardin. C'est le premier dimanche de printemps où il fait beau et comme par hasard, tu as tous les mecs bien épais qui arrivent chez toi à l'improviste.
- Ah ouais, on passait dans le quartier alors on s'est dit : “Tiens, on va aller les voir”
- Dis donc, on ne vous a pas beaucoup vu cet hiver.
-  Et ouais… Tiens, il est midi.
- Et oui, effectivement il est midi. Vous allez bien grignoter un petit bout avec nous.
-  Et bien ça, on y avait pas pensé. Et au bout de 5 minutes, ils sont comme chez eux.
- Non, on ne va pas manger dans la cuisine, il faut manger dehors, il faut profiter du jardin quand même. Et là, pour toi, le bordel commence… D'abord, il faut nettoyer ta table de jardin qui est restée dehors pendant tout l'hiver, qui est recouverte de merdes d'oiseaux. Tu es là, avec ta raclette.
- Putain mais qu'est-ce qu'ils bouffent ces oiseaux? C'est bien dur ces chiures de merde...
Au bout de 5 minutes, tu en as ras-le-bol. Dès que ta femme a le dos tourné, tu mets la nappe directement sur les cacas d'oiseaux.
- Ça y est, chérie, j'ai tout fini. Ta femme, elle arrive, elle te dit : « Mais  tu as mis la nappe à l'envers !».
 - Ne touche pas à la nappe, là. Elle est bien comme ça, la nappe. J'aime bien les couleurs pastel, moi.  Va dans la cuisine, je m'occupe de tout.

Elle va dans la cuisine et tu mets les couteaux, les verres, les assiettes. Elle revient 5 minutes après.
- Tu as oublié la rallonge.
- Oh non, mais enfin pourquoi tu ne m'as pas dit qu'il fallait une rallonge ?
- Parce que tu ne m'as pas demandé, si tu m'avais demandé, je te l'aurais dit, mais tu ne me demandes jamais rien, et comme tu ne fous jamais rien dans cette maison, chaque fois que tu fais quelque chose, tu ne fais que des conneries.

Ça vous rappelle quelque chose, les mecs là? Ça va, je me sens moins seul. Donc tu mets la rallonge et là  quand tu as mis la rallonge, bien entendu la nappe est trop petite.
- Oh merde, chérie, elles sont où les nappes ?
- Dans le placard des nappes.
- Il est où le placard des nappes ?


Arrive alors le barbecue. Bon, je ne sais pas vous mais alors moi, je me demande toujours comment des hectares de forêt peuvent s'enflammer en 5 minutes, avec soit disant un mégot de cigarette, alors que, moi, avec 14 litres d'alcool à brûler, quatre boîtes d'allumettes familiales, en allumant les allumettes quatre par quatre, au péril de ma vie,  il faut trois quarts d’heure pour allumer quatre brindilles! Une fois que c'est allumé, après c'est pas fini. Après il faut souffler dessus pour pas que ça s'éteigne. Vu le temps que tu as mis pour l’allumer, tu n’as pas envie que ça s’éteigne. Et je peux dire que tu en mets un coup. Brrrrr! Brrrrrr! Pendant que tes copains prennent l'apéritif tranquille, toi tu es là, comme un con. Brrrrr! Brrrrrr! Trois quarts d'heure après tu es toujours sur tes brindilles mais tu commences à avoir un petit coup de barre.  Brrrrr! Brrrrrr! Et  là tu fais passer le temps comme tu peux.  Brrrrr! Brrrrrr! Et là quand tu te relèves, les merguez sont jamais cuites, mais toi, tu es brûlé au troisième degré.
- Ah, chérie, j'ai mal, j'ai mal. Tu n’aurais pas vu mes lunettes?
- Non, je ne sais pas où elles sont, tu n’avais qu'à les ranger. Je ne peux pas non plus toujours passer derrière toi, si je n'étais pas là, je me demande bien ce que tu deviendrais!

- Ne t'inquiète pas chérie, je vais chercher mes lunettes dans la cuisine.
- Tu vas dans la cuisine?
-  Oui, je vais dans la cuisine.
- (Ne) Pars pas les mains vides!
Alors, celle là, c'est la pire! Du coup, tu pars chargé comme un mulet, tu fous tout dans la cuisine, et là, tu dis : «Je vais aller me planquer dans les toilettes, pour être peinard. Ah là je suis bien! Tu as deux mille pieds de carrés de baraque et il n’y a que là que je suis bien».

C’est du vécu. Et là, tu entends ta femme qui t'appelle de loin : «Chéri!» «Aaaaaah!» «Chéri!» «Aaaaaah!» «Chéri, je sais que tu es dans les toilettes !» «Oh merde !»
À table ! Et là tu installes tout le monde dans le jardin. Je ne sais si tu as remarqué quand tu manges dans le jardin, il y en a toujours un qui est mal assis, genre assis bancal, le pied de la chaise dans le trou de la taupe.
- Ça va Gérard ?
- Oui bien, bien.
- Tu veux qu'on t'attache ?
- Oui, mais vite, hein.

Il y en a toujours un aussi qui s’est tapé un petit bout de saumon froid vite fait pendant que personne ne le voyait et qui s'est chopé une arête. Et là tu le vois qui se promène dans le jardin.
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa
- Qu'est-ce que tu as René?
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa
- Tu as avalé une arête.
- Rrrrraaaa, rrrraaaaa- Mange de la mie de pain.
- Ça fait la quatrième baguette que je bouffe.


Arrive alors le melon. Moment très important, car le melon correspond avec l'arrivée d'une guêpe, qui est là en mission de reconnaissance et qui, dès qu'elle voit arriver ton melon, appelle immédiatement son chef d'escadrille.
- Allo, allo Rogers, ici Frelon futé. Je suis au-dessus de la table des cons qui bouffent dehors, j’ai repéré un melon à l'horizon, je suis passée devant l'étiquette, non non, ce n’est pas de la merde, c'est du Cavaillon, on va s'éclater le dard. Attention, les tranches sont dans les assiettes, sus au Cavaillon, bon appétit à toutes, terminé.

Et là, tu as toutes les guêpes qui déboulent. Zzzzzz Zzzzzz Et là, pour lutter face aux guêpes, chacun sa technique.
Tu as celui qui essaie de les découper en plein vol avec son couteau.  Zzzzzz Zzzzzz On l’appelle D’Artagnan. Zzzzzz Zzzzzz
- Oh merde, raté!
- Ah! Tu trouves. Oh, il est con avec ses guêpes! Tu as celui qui n'a peur de rien qui les attrape à la main.
- Ça y est, je l'ai. Bandaaaah!
Tu as l'ami des bêtes aussi.
- Faut pas bouger, si tu ne bouges pas, elles ne te piquent pas. Vous voyez les guêpes sur mon nez, si je ne bouge pas, elles ne piquent pas.Alors lui, à force de ne pas bouger, en fin de la journée, il a tout sur son nez : des guêpes, des fourmis, des abeilles, des moustiques. À la fin de la tournée,  c'est plus un nez c'est une ruche.
- Bon ben, je vais y aller parce que là j'ai le nez bourré de miel, je vais finir par attirer les ours.





Vacances en Normandie

Avec ma femme, on en avait ras-le-bol de ces barbecues. On s’est dit stop, on va se louer une maison en Normandie. Alors en Normandie, il pleut tout le temps. Été comme hiver, il pleut. Je dirais même qu’en été, il pleut même encore plus. Ah si ! Si tu vois un mec l’été qui revient noir de Normandie, c’est un mec qui a pris la foudre. C’est comme ça qu’ils bronzent là-bas. Dès qu’il y a un orage, ils sortent leurs serviettes, ils se mettent sous un arbre, ils attendent l’éclair.

- Oh chérie, passe-moi de la crème, je crois que je sens que je vais en prendre un bon coup.
Nous, on va là-bas l'hiver. Un froid humide. En plus ma femme, elle n'aime pas le chauffage central, elle veut garder le côté rustique. On a la cuisinière à bois dans la cuisine. Alors c'est vrai que la cuisinière à bois, c'est long à chauffer, mais d’un autre côté quand ça chauffe, putain, ça chauffe! 40° dans la cuisine. C'est bien simple, on est tous obligés de bouffer en slip. Quand on a des invités, ça leur fait drôle. On leur dit : «mettez vous à l'aise». Au début ils disent non, non, puis après…. Ils sont bien contents.
40 degrés dans la cuisine et -12 dans le salon!
Pour aller dans le salon, on met l'anorak, on a l'habitude, on le met directement sur le slip. Et alors là, plus tu montes dans les étages, plus tu te rapproches du cercle polaire. Dans mon lit, un jour, j’ai retrouvé un ours blanc. En plus, on n'est pas arrivé là-bas depuis 5 minutes, à chaque fois ma femme me dit, va vite chercher des oeufs frais chez le père Duchêne.
Le père Duchêne, c'est le paysan d'à côté, le cultivateur.
On n’est pas arrivé depuis 5 minutes, je me retrouve tout seul, dans le noir, sous la pluie traversant la forêt direction la maison du père Duchêne. Pfffft Pfffft Pfffft Pfffft ... À un moment donné, je m'arrête dans le noir parce que j'ai peur. Il y a deux choses qui me font peur quand je marche dans le noir :
Premièrement, c'est marcher sur un rateau. Ah si, ça fait mal.
La deuxième chose qui m'angoisse, c'est le chien des Duchêne. Un berger allemand …….de l'Est ……avec un sens de l'humour très approximatif.
Pfffft Pfffft Pfffft Pfffft ... Grrr !!!  Oh Putain, le con, il est là. Grrr !!! Pourvu qu’il soit attaché ! Et là je ne bouge plus et petit à petit je m'enfonce dans la boue, à un moment donné, j'en ai plus haut que les chevilles, à tel point qu'à chaque fois je me dis, c'est pas possible, je dois être debout dans la gamelle du chien.
Grrr ! Comment il s'appelle déjà ce chien ?


- Rex?

- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Hans ?

- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Günter ?
- Whaaa, Whaaa, grrr !
- Michel ? 
- Ouh, Ouh, Ouh ! Michel ! Comment j'ai pu oublier ! Et là le Michel, il me reconnaît, il me saute dessus pour me souhaiter la bienvenue avec ces quatre-vingt-dix kilos, il commence à me labourer le costard avec les pattes de devant, à me lécher le visage. Ah ! Ouais, vas-y, refais-moi le brushing !
En plus il pue ce chien ! Trois semaines qu'il dort dehors sous la pluie.
Il pue! Une espèce d'odeur entre le munster, la vache et le prisonnier.
- Allez, descends. Il est là ton papa?
- Ouh, Ouh, Ouh !
- Très bien. (Il frappe à la porte) Toc toc toc!
- Qui c'est-y qu'est là?
- C'est moi, monsieur Duchêne, c’est votre voisin, c’est monsieur Magdane!
- C'est pas possible. En ce moment, monsieur Magdane, je le vois dans mon poste à la télévision. Germaine, passe-moi le fusil!
- Mais enfin, c'est moi, monsieur Duchêne.
- Oh nom de Dieu ! Je ne vous avais pas reconnu. Vous venez chercher vos oeufs?
- Eh oui, eh eh eh !
- Germaine va chercher des oeufs pour monsieur Magdane. Depêche-toi, nom de Dieu! Bon, monsieur Magdane, vous allez bien boire un petit coup avec moi en attendant.
- Oh non merci, je suis à jeun, je suis fatigué. Je crois que j’ai une espèce de bronchite.
- Mais c'est bon la gnôle pour la bronchite, nom de Dieu ! Allez, je vous sers un coup.
Et là, tu te retrouves avec un verre à moutarde, le grand modèle, rempli à ras bord, d'un alcool de fabrication maison d'environ 400 degrés. Tu sais que si jamais tu bois ça, tu vas te choper une barre. Tu n’as pas le choix, il faut boire ….parce que les œufs il te les faut.
- Santé, monsieur Magdane!
- Santé, monsieur Duchêne. Hiiiiin ! Hiiiiiiin ! Hiiiiiiin ! Ttttttt ! Ça ne fait pas tomber les dents, ça?
- Allez, cul sec!
- Oh non!
- Cul sec, nom de Dieu!
- Eeeeehh! Aaaaouuuuuuh! Aaaaouuuuuuh!
- C’est bon pour les bronches!
- Aaaaouuuuuuh! Je sens que je n’ai plus de bronches. Et là, quand je sors de chez lui, la boue me fait déjà nettement moins peur.
- Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Paf ! Rangez votre rateau, merde! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Grrrrr!
- Ah, tu tombes bien, mon petit Michel. Est-ce que je peux boire un peu d'eau dans ta gamelle? Ah ! Ça me brûle de partout. Merci, Michel. Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Chérie c'est moi ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Passe-moi les œufs!
- Oh putain, je les ai oubliés! Euh, il y en avait plus !
- Ce n’est pas grave. Va vite chercher des légumes, on va faire une bonne soupe.
Et alors là, je me retrouve à 11 heures du soir, ivre mort, dans le potager, avec ma lampe de poche.
- Sortez les carottes, sortez les mains en l'air. Vous êtes cernées, les carottes. Allez, les escargots, vous dégagez le passage. Allez, les escargots, on fait la course. Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha ! Ha Ha Ha !
- Mais monsieur Magdane, qu'est-ce que vous foutez dans mon potager?
- Je me promène!
- Vous voulez que je vous raccompagne en voiture?
- Non, j'adore marcher à 4 pattes dans la boue. Ha Ha Ha !
- Grrrrr!
- Ooooh ! Ça tombe bien que je te rencontre, mon petit Michel. Est-ce que je peux te poser une question? Exceeeeeeptionnellement ce soir, est-ce que je peux dormir chez toi?
- Ouh!
- Oh! Tu es un pote. Je peux rentrer dans ta niche?
- Ouh!
- Oh! Elle est belle, ta niche. J’adore la déco intérieur. Ah si, j’adore le poster de Rintintin. A quelle heure je te mets le réveil, mon petit Michel?
- Ouh!
- Ah, c’est tôt! Allez! Bonne nuit, mon petit Michel.
- Bonne nuit, mon petit Magdane.
- À demain.

Je récapépète

mercredi 18 juillet 2012

L'été des comiques: Raymond Devos





Cet été 2012 ne restera pas dans les annales, difficile de prendre son pied quand les mauvaises nouvelles fusent de tous côtés. Le diablogueur souhaite ardemment pallier à la morosité ambiante et pour cela, rien de tel qu'une bonne dose d'humour. La section estivale 2012 sera donc consacrée aux humoristes et cela tombe bien car la France regorge de comiques en tous genres. On peut même dire sans trop se méprendre que la France est le pays qui compte le plus grand nombre de comiques puisque, par exemple, Wikipédia en répertorie 335 alors que d'autres grands pays de rigolos en comptent moins (l'Espagne 103, l'Italie 33, la Grande-Bretagne 67 ou les États-Unis 310). Nous essaierons d'expliquer ce phénomène propre à la France dans une rubrique ultérieure car pour inaugurer cette nouvelle section, le diablogueur a jeté son dévolu (patrie oblige) sur un comique ... belge. Et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit sans doute d'un des maîtres du genre comique à savoir Raymond Devos. Ce diable d'homme né à Mouscron en 1922 a régné pendant un peu plus de 50 ans sur le paysage comique francophone jusqu'à sa mort en 2006. Grâce à son style unique et particulier pétri de jeux de mots et d'absurde, il a réussi l'exploit de plaire en même temps au grand public et aux milieux littéraires avec à la clé une bonne douzaine de prix et distinctions diverses et surtout la création en 2003 du prix qui porte son nom et qui distingue chaque année un artiste ayant contribué au progrès de la langue française, à son rayonnement et à sa promotion. Voici donc trois sketchs du grand Devos, à consommer sans modération. 



Caen


J'avais dit : - "Pendant les vacances, je ne fais rien !... Rien ! Je ne vais rien faire ".
Je ne savais pas où aller. Comme j'avais entendu dire : - "A quand les vacances ?... A quand les vacances ?..."
Je me dis : - " Bon !... Je vais aller à Caen...".
Et puis Caen !... ça tombait bien, je n'avais rien à y faire. Je boucle la valise... je vais pour prendre le car...
Je demande à l'employé :
- Pour Caen, quelle heure ?
- Pour où ?
- Pour Caen !
- Comment voulez-vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où?
- Comment ? Vous ne savez pas où est Caen ?
- Si vous ne me le dites pas !
- Mais je vous ai dit Caen !
- Oui !... mais vous ne m'avez pas dit où !
- Monsieur... je vous demande une petite minute d'attention !
Je voudrais que vous me donniez l'heure des départs des cars qui partent pour Caen !
- !!! ...
- Enfin !... Caen !... dans le Calvados !...
- C'est vague !
- ...En Normandie !... Ma parole ! Vous débarquez !
- Ah !... là où a eu lieu le débarquement !... En Normandie !
- A Caen... Là !
- Prenez le car.
- Il part quand?
- Il part au quart.
- !!! ... Mais (regardant sa montre)... le quart est passé !
- Ah ! Si le car est passé, vous l'avez raté.
- !!! ... Alors... et le prochain?
- Il part à Sète.
- Mais il va à Caen?
- Non il va à Sète.
- Mais, moi, je ne veux pas aller à Sète... Je veux aller à Caen !
- D'abord, qu'est-ce que vous allez faire à Caen ?
- Rien !... rien !... Je n'ai rien à y faire !
- Alors, si vous n'avez rien à faire à Caen, allez à Sète.
- !!! ... Qu'est-ce que vous voulez que j'aille faire à Sète ?
- Prendre le car !
- Pour où ?
- Pour Caen.
- Comment voulez-vous que je vous dise quand, si je ne sais pas où !...
- Comment !... Vous ne savez pas où est Caen ?
- Mais si, je sais où est Caen !... Ça fait une demi-heure que je vous dis que c'est dans le Calvados !...
Que c'est là où je veux passer mes vacances, parce que je n'ai rien à y faire !
- Ne criez pas !... Ne criez pas !... On va s'occuper de vous.

Il a téléphoné au dépôt.

Mon vieux !... (regardant sa montre) :
A vingt-deux, le car était là.
Les flics m'ont embarqué à sept...
Et je suis arrivé au quart.
Où j'ai passé la nuit !




Où courent-ils?

Excusez-moi, je suis un peu essoufflé !
Je viens de traverser une ville où tout le monde courait.
Je ne peux pas vous dire laquelle…
Je l’ai traversée en courant !
Lorsque j’y suis entré, je marchais normalement,
Mais quand j’ai vu que tout le monde courait…
je me suis mis à courir comme tout le monde sans raison !

À un moment, je courais au coude à coude avec un monsieur.
Je lui dis :
— Dites-moi… Pourquoi tous ces gens-là courent-ils comme des fous ?
— Parce qu’ils le sont ! Vous êtes dans une ville de fous ici… Vous n’êtes pas au courant ?
— Si, Si, des bruits ont couru !
— Ils courent toujours !
— Qu’est-ce qui fait courir tous ces fous ?
— Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D’autres qui courent après les honneurs… Celui-ci court pour la gloire… Celui-là court à sa perte !
— Mais pourquoi courent-ils si vite ?
— Pour gagner du temps ! Comme le temps, c’est de l’argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent !
— Mais où courent-ils ?
— À la banque ! Le temps de déposer l’argent qu’ils ont gagné sur un compte courant… et ils repartent toujours courant, en gagner d’autre !
— Et le reste du temps ?
— Ils courent faire leurs courses… au marché !
— Pourquoi font-ils leurs courses en courant.
— Je vous l’ai dit… parce qu’ils sont fous !
— Ils pourraient tout aussi bien faire leur marché en marchant… tout en restant fous !
— On voit bien que vous ne les connaissez pas ! D’abord le fou n’aime pas la marche…
— Pourquoi ?
— Parce qu’il la rate !
— Pourtant, j’en vois un qui marche !
— Oui, c’est un contestataire ! Il en avait assez de courir comme un fou. Alors il a organisé une marche de protestation !
— Il n’a pas l’air d’être suivi ?
— Si, mais comme tous ceux qui le suivent courent, il est dépassé !
— Et vous, peut-on savoir ce que vous faites dans cette ville ?
— Oui ! Moi j’expédie les affaires courantes. Parce que même ici, les affaires ne marchent pas !
— Et où courez-vous là ?
— Je cours à la banque !
— Ah !… Pour y déposer votre argent ?
— Non ! Pour le retirer ! Moi je ne suis pas fou !
— Mais si vous n’êtes pas fou, pourquoi restez-vous dans une ville où tout le monde l’est ?
— Parce que j’y gagne un argent fou !… C’est moi le banquier !…








Le petit poussin

Récemment, je suis entré dans une auberge pour y dîner et sur la carte, il y avait marqué: " Poussin rôti ".
Et... j'ai commandé un poussin rôti.
J'ai vu arriver un petit poussin... dans une assiette...
- "Hamm !!!". Je n'en ai fait qu'une bouchée dans mon gros ventre !
Un petit poussin ! Vous avez déjà vu un petit poussin ? C'est mignon à croquer !
C'est une petite boule jaune... Ça fait : "Cui-cui..."
Il n'était pas cuit ! Et je n'en ai fait qu'une bouchée dans mon gros ventre !

Ça aurait été une vieille poule, encore... Bon ! Une dure à cuire... elle a vécu ! (Elle a fait son temps !)
Mais un petit poussin... ! J'aurais mieux fait d'aller me faire cuire un oeuf !
Oh, ça ne vaut guère mieux ! Chaque fois qu'on va se faire cuire un oeuf, c'est comme si on envoyait un poussin se faire cuire !
- "Parce que, qu'est-ce qui fait le poussin ? "
- "C'est l'oeuf !"
Et encore... on ne sait plus ! Il y a ce fameux dilemme que chacun connaît :
- "Qu'est-ce qui fait l'oeuf ? "
- "C'est la poule !"
Bon ! Jusque-là, il n'y a rien à dire. On est tous d'accord.
- "Mais qu'est-ce qui fait la poule ? "
- "... C'est l'oeuf !"
Alors, la question est : Qui a commencé ?
Est-ce l'oeuf le père de la poule, ou la poule la mère de l'oeuf ?
Ça ne peut pas être le coq ! Les coqs, eux, ne pondent pas d'oeufs !
Quoiqu'il n'y ait pas de poules sans eux ! (oeufs) Sans eux... les coqs !
Comme il n'y a pas de coqs sans elles... (ailes) Sans elles, les poules !
Évidemment ! Parce que sans ailes, il n'y aurait ni coqs, ni poules, ni poussins !
Et ce serait tant mieux ! Parce que j'aurais mangé autre chose !

J'aurais mangé du veau... Un petit veau ! Vous avez déjà vu un petit veau ?
Un vieux boeuf... bon ! Passe encore. Il a vécu... !
Mais un petit veau... Vous avez déjà vu une petite tête de veau... ? A la vinaigrette !!!

J'aurais mieux fait de manger un oeuf, parce que, comme on dit : "Qui mange un oeuf mange un boeuf !!!"


mardi 10 juillet 2012

La leçon de jardinage


Retournons allègrement au jardin puisque le sujet a plu à pas mal de diablogueuses (et diablogueurs) et je vous proposerai aujourd'hui une petite leçon de jardinage car  il est très bien de connaître le nom des outils, encore faut-il savoir comment les manier. Mais avant tout, je tiens à remercier Mme Palapêche Pépin, Marie et Margot pour leurs commentaires et corroborer celui de cette dernière. Effectivement il n'y a pas que les Français qui jardinent. Bien d'autres peuplades se livrent à ce délicieux passe-temps, par exemple, les Belges qui ont sans doute des jardins aussi beaux que nos chères voisins et qui  disputent aussi depuis fort longtemps à leurs cousins hollandais la suprématie des pays producteurs de fleurs. Ainsi c'est en Belgique qu'a lieu la plus ancienne exposition florale du monde (la plus grande aussi sans doute), les Floralies Gantoises, grand rendez-vous quinquennal des amoureux et des professionnels de la fleur. Pas loin de Gand et tous les deux ans cette fois, on peut aussi admirer le tapis de fleurs le plus magnifique du monde qui est installé à Bruxelles sur une place non moins magnifique, c'est le fameux Tapis de Fleurs de la Grand Place. À visiter absolument si vous passez par Bruxelles entre le 14 et le 19 août.



Et voici sans plus tarder notre petite leçon de jardinage que nous propose la charmante humoriste Isabeau de R. et pour qu'aucun détail ne vous échappe de ses bons conseils, vous trouverez le texte juste en-dessous.





Mesdames, mesdemoiselles, un peu de silence, je vous prie pour votre leçon de jardinage. C’est le printemps votre petit jardin est en effervescence. Il ne demande qu’à être travaillé. La préparation du terrain est primordiale. Toujours commencer par un bon défoncement. C’est un peu violent au départ mais très efficace. Ah ça, madame, si votre jardin a été négligé trop longtemps, il se peut qu’un défoncement ne suffise pas. Dans ce cas, un labourage en profondeur s’impose. Ensuite le griffage qui permet de casser la motte sur une vingtaine de centimètres de profondeur. Ne vous inquiétez pas, mademoiselle, si votre motte est trop sèche un petit coup de bine l’attendrira. Car comme disait feu Monsieur Le Nôtre : « motus et bouche cousue ». Une fois la motte piquée, on peut introduire la semence laquelle vous donnera de belles roses ou de beaux choux si vous ... ? J’attends, mesdames, si vous ... ? Si vous arrosez bien sûr. Il y en a une qui suit. L’arrosage. Choisissez un tuyau fin facile à manier ou alors un tuyau armé plus rigide. Quoi qu’il en soit, prenez la chose en main, mesdames, et mouillez. On a souvent l’impression que mouillez pendant quelques secondes suffisent. C’est une erreur.

Bien alors votre petit jardin a été successivement défoncé, labouré, griffé, mouillé, ensemencé. Il faut maintenant ... J’attends, mesdames, il faut ... ? L’entretenir. La taille tout d’abord, question de prestige. Il faut tailler. mesdames. Alors allez-y! N’hésitez pas! Taillez tiges, gourmands et dards régulièrement. C’est bon pour eux, la taille revigore et épanouit. Je sais, mon petit, vous débutez, vous êtes rebutée. C’est normal mais vous y viendrez. Faites-moi confiance.

L'entretien courant est également important. N’oubliez pas de visiter votre petit jardin matin et soir. Pensez à bien l’aérer, le désherber, lutter contre les mousses et les champignons et ne maltraitez pas votre gazon, mesdames. Ce n’est ni un terrain de jeu pour les enfants ni un parking.

Alors il ne nous reste qu’une seule question et de taille, l’outil. A votre stade, mesdames mesdemoiselles, de bonnes pelles et une vulgaire brouette feront l’affaire. L’important est de toujours utiliser un long manche. Non, madame, il n’est pas nécessaire qu’il soit motorisé. Même si une bonne petite motorisation de temps en temps, ça vous pimente la besogne mais généralement un bon jardinier considère que le travail à la main est plus valorisant. Vous voyez, mesdames mesdemoiselles, le jardinage est fait de mille et une petites attentions. Si vous suivez mes conseils, votre petit jardin deviendra convivial et votre conjoint ou vos convives s’y complairont. La semaine prochaine, nous parlerons cuisine : comment préparer une bonne raie ?