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samedi 7 septembre 2013

Georges Méliès



Comme il fallait s'y attendre, le diablogueur n'a pas pu résister à la tentation, n'hésitant pas à nous remettre une seconde dose de Méliès (prononcé le -s). C'est que le personnage est attachant et intéressant au possible comme le prouve la quantité de titres élogieux qui lui ont été attribués: l'homme-orchestre, l'alchimiste de la lumière, le (premier) magicien du cinéma. À la fin de sa vie et après sa disparition en 1938, ce sont les distinctions et les hommages qui ont plu sur cet ancien prestidigitateur reconverti au cinéma après avoir admiré la 1ère représentation du Cinématographe des frères Lumière en 1895. Tel fut le choc que Méliès essaya coûte que coûte et en vain de racheter le brevet de la merveilleuse machine à ses créateurs. Cependant cet échec ne l'empêcha pas de se lancer dans l'aventure cinématographique et bien lui en prit. En fait, Méliès a cru de toute son âme en cette nouvelle invention bien plus que ses créateurs eux-mêmes. Je vous propose voir la suite en images avec un extrait du plus bel hommage qu'on puisse rendre à Méliès c'est à dire un film. En l'occurrence, celui d'un spécialiste en la matière, Martin Scorcese et son Hugo Cabret (2011) où sont honorés le cinéma (muet) des premiers temps et en particulier Georges Méliès.


Si, comme il est unanimement reconnu, la France a régné dans le domaine cinématographique jusqu'à la Première Guerre mondiale (relayée ensuite par l'Allemagne et les États-Unis), c'est en grande partie grâce à Monsieur Méliès. Malheureusement pour celui-ci aussi la Grande Guerre va signifier la ruine, la fin de sa carrière et l'oubli. On le retrouve bien des années plus tard simple vendeur de bonbons et jouets à la Gare Montparnasse. Triste sort pour un génie. Quant à son oeuvre, la majorité de ses films furent détruits ou fondus pour en extraire l'argent ou pour les transformer en peignes ou en baleines pour corset, Méliès lui-même détruisant ses copies personnelles dans un accès de colère. Paradoxalement ce sont les copies piratées de ses films (et oui déjà à l'époque...) ou d'autres confisquées qui ont en partie provoqué sa ruine qui vont aussi permettre le sauvetage de beaucoup de ses films. Il fallut attendre l'année 1929 pour que ses films soient de nouveau projetés et récoltent un triomphe lors d'un gala en son honneur à la salle Pleyel puis en 1931, il reçoit une Légion d'honneur plus que méritée lors d'un banquet qui convie plus de 800 personnes. Cet épisode-là est aussi repris dans le film de Scorcese.


À la fin de sa vie, il coula des jours paisibles et heureux en compagnie de sa femme et de sa belle-fille au Château d’Orly, la maison de retraite de la Mutuelle du cinéma qu'il va étrenner Quoi de plus juste! Sa petite-fille dira de lui plus tard: "Il était si gentil, toujours de bonne humeur, toujours plein d'idées pour se distraire et distraire le monde. Ce n'est pas étonnant qu'on découvre aujourd'hui la fraîcheur et l'enchantement de son oeuvre, car il est resté très près de ses rêves et de la poésie de l'enfance. Méliès était la joie de vivre, la malice au coin des yeux, une pirouette qui efface ce qui peut faire mal." Tout cela est bien palpable quand on regarde les quelque 600 films (de délicieux courts-métrages pour la plupart) qu'il nous a légués et qui depuis 2009 "appartiennent" à l'humanité tout entière (domaine public).
Merci Méliès!

3 commentaires:

  1. Beaucoup de choses à savoir de ce personnage tout inconnu pour moi. Quel chagrin qu'on ne peut pas voir la première vidéo!
    Les articles du blog me manquent, merci pour rentrer.
    Marie

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    1. Vidéo de Méliès récupérée. Merci pour tes mots,Marie.

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  2. "Le meilleur moyen de résister à la tentation c'est d'y céder" -Oscar Wilde

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