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lundi 7 mars 2016

Faut-il sauver l'accent circonflexe?


Depuis quelques semaines le débat fait rage dans la presse et les réseaux sociaux. Il a suffi que les éditeurs et auteurs de manuels scolaires annoncent qu'ils appliqueront en septembre 2016 la dernière réforme de l'orthographe vieille de 26 ans que l'Académie française avait validée et publiée dans le Journal Officiel en décembre 1990 pour que les puristes et les défenseurs de la langue française lèvent leur bouclier. Jusqu'à présent aucun éditeur (sauf Hatier) n'avait pris en compte l'orthographe révisée par la réforme de 1990, à partir de cette année, il en sera autrement et c'est bien là que le bât blesse. Cette révision de l'orthographe française concerne plus 2400 mots jugés trop difficiles par les experts, voici quelques exemples.




Dans le viseur des réformistes, les traits d'union, les ph, les pluriels illogiques et bien d'autres anomalies de la langue de Voltaire comme, par exemple, certains accents. C'est justement l'accent circonflexe qui est devenu le symbole de la lutte des antiréformistes. Le débat a donné lieu sur les réseaux à toute une série de blagues dont voici un aperçu.






   



Les Français ont l'air de bien tenir à leur bonne vieille orthographe, alors que faut-il en penser? Voici l'opinion d'un expert en la matière en l'occurrence le grand Bernard Pivot (le créateur des célèbres championnats d'orthographe) qui devisait sur le sujet à la radio.



Un autre journaliste et écrivain, Patrick Besson, s'est amusé dans un récent numéro du magazine Le Point à écrire un texte rempli de mots portant l'accent de la discorde. Le résultat s'avère assez saisissant et met plutôt mal à l'aise le professeur de FLE qui habite en nous. Il a intitulé son billet La Disparition en hommage à ce magicien des mots que fut Georges Perec. Ce sera à vous maintenant de prouver vos facultés orthographiques en restituant à chaque mot l'accent circonflexe qui a été carotté par cet espiègle chroniqueur. Vous trouverez le texte corrigé sur le lien suivant. Bonne chasse!


La disparition
À Georges Perec
Un etre acariatre s'arreta, à l'affut. Il était apre comme une arete. Il demanda l'aumone à un aumonier pour ne plus jeuner. Il dit une betise et l'aumonier lui reprocha de betifier.
- Tu te meles de me baillonner? demanda le jeuneur sans se gener.
- Bientot, peut-être, dit l'aumonier.
Le ciel blanchatre brulait les yeux. Cette brulure n'envoutait pas. Elle était comme une poelée de chataignes. Elle calinait la tete. Le jeuneur feta la fin de son careme avec des huitres et des capres, puis il ota ses guetres et partit en khagne.
À la meme époque, le cout de la cotelette, qu'elle fut de porc ou de mouton, fut une débacle. On s'encroutait sur la cote. Certains s'entetaient, d'autres s'entremelaient. On réclama des entrepots. Les idolatres firent des épitres. Il y avait des guepes, qu'on avait hate de ne pas cotoyer, vu leurs piqures. Bien sur, à l'heure du gouter, on se relachait. Dans l'alcove, les etres ne prechaient pas. Ils fetaient Paques avec des flutes d'un macon supreme. Le maitre était un male mulatre. Les pimbeches jaunatres le trouvaient opiniatre. L'une eut préféré qu'il se détendit. L'autre eut aimé qu'il se felat. Il y avait une grace dans ses machoires. Il ne craignait pas la grele. Il avait fait hypokhagne. Eut-il aimé etre pretre? Il avait taté de la pretrise mais, par honneteté, choisit l'hotel, puis l'hopital. Il s'empatait, à force de machonner. Qu'il fut un soulard et qu'il se laissat aller provoqua une enquete. Il était pret. Bientot, il aurait un calin d'une trainarde. Il n'était pas lache, il voulait rever.
- J'ai hate, dit-il.
- On vous fetera, dit l'enqueteuse.
- Je peux tater ?
- Bientot.
- Je vous dégoute ?
- Vous etes un mome.
- Je prends une tole.
L'enqueteuse se mit en quete d'un roti. Elle était rablée. Elle eut préféré un paté en croute. Ou de la mache. Ou des gateaux. Le ciel brunatre annonçait les vepres. Jusqu'à ce qu'il devint violatre: l'ouverture des théatres. Ils ne faisaient pas relache. La brulure de l'honneteté ne baillonne pas les emplatres sous le dome du chale. Le hale des encroutés hate les maitresses. Les mats trainent sur le trone.



1 commentaire:

  1. En tant qu’étudiante de français, je devrais sûrement être d’accord avec ces réformes. Peut-être que je suis aussi pour la disparition du subjunctive, des verbes irréguliers, et tant qu’on y est, de la poésie, parce que c’est difficile à comprendre. Les métaphores, les calembours... Shakespeare ? Quelle horreur ! Ses oeuvres et sonnets devraient être brûlés de façon à rendre la vie des étudiants de littérature plus facile. Vive la médiocrité !

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