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mardi 31 mai 2016

Nuit debout


On pouvait s'étonner que le mouvement des Indignés né en Espagne ait fait si peu d'émules dans d'autres pays d'Europe et du monde (sauf timidement en Grèce, en Israël et aux États-Unis). Étonnant aussi que le pays de la grande Révolution de 1789 et de Mai 68 n'ait pas eu envie de reprendre le flambeau du 15-M. C'était peut-être une question de temps et ce temps semble être arrivé depuis le 31 mars dernier et la naissance de Nuit debout. 5 ans après les Espagnols, les indignés français paraissent s'être réveillés. Si ce furent la crise économique et sociale ainsi que la corruption qui déclenchèrent le mouvement en Espagne, c'est la réforme du travail qui a allumé le feu de la contestation chez nos voisins. Causes et noms différents mais même combat et un tas de parallélismes troublants (mobilisations pacifiques, occupations de lieux publics, assemblées et débats publics, absence de leader et de porte-parole, organisation horizontale, etc...).

 La Puerta del Sol est remplacée par la place de la République, lieu lourd de symbolisme depuis les attentats du 13 novembre dernier. Le nom du mouvement quant à lui est une référence à une phrase de l'écrivain Étienne de La Boétie: "Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux" (1547). Depuis le 31 mars, deux drapeaux flottent au-dessus de la statue de Marianne au milieu de la place de la République, le drapeau noir de Nuit debout et celui rouge vif de la Commune. Depuis ce jour, bon nombre de Français(es) refusent de rentrer se coucher le soir et préfèrent rester debout. Ainsi chaque nuit, des centaines de personnes se partagent un mégaphone lors de longues assemblées générales pour réfléchir à un autre modèle politique et sociale. Les prises de parole s’enchaînent selon un rite démocratique bien huilé: les interventions ne doivent pas excéder deux minutes, elles obéissent à une alternance homme-femme, tandis que l’assistance peut exprimer son assentiment ou son désaccord par une sorte de langage des signes emprunté aux indignés espagnols.


Deux mois après, le mouvement continue et malgré quelques dérapages, les indignés français tiennent bon et se multiplient. Verra-t-on éclore en France un équivalent de Podemos? Le Pablo Iglesias français surgira-t-il de l'ombre? C'est ce que nous verrons dans les prochains mois, en attendant le diabl@gueur vous propose de faire le tour de la place de la République en images et pour ceux qui s'intéresseraient à la naissance du mouvement, vous pouvez lire cet article paru dans le magazine Les Inrockuptibles paru en avril.











Et pour en savoir plus, quelques liens intéressants ...



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